1834 – 1917

Edgar Degas

1834 – 1917

Edgar Degas

Dans tous les ateliers de gravure, mais particulièrement à l’Atelier de Saint-Prex, les artistes discutent volontiers des secrets de la technique et des prouesses de métier réalisées par les Anciens. Des images emblématiques sont commentées, soit en raison du mystère qui entoure encore leur fabrication, soit en raison de l’admiration générale qu’on porte à leur beauté. Degas, en raison de ses expérimentations multiples autour de la plaque, des papiers et des encres, est de ce point de vue l’un des graveurs les plus interrogés. La Fondation William Cuendet & Atelier de Saint-Prex possède, grâce au legs de Gérard de Palézieux, une quinzaine d’exemples de ce « bidouilleur » de génie, dont un monotype, et un tirage remarquable du cuivre intitulé Mary Cassatt au Louvre, Musée des Antiques (vers 1876).

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Edgar Degas, l’une des figures les plus marquantes de l’art français de la fin du xixe siècle, grandit à Paris au sein d’une famille bourgeoise. Après avoir abandonné ses études de droit, il suit des cours à l’École des Beaux-Arts dès 1855. Grand admirateur d’Ingres, il s’imprègne aussi de l’art des grands maîtres, en allant régulièrement copier leurs œuvres au musée du Louvre et au Cabinet des estampes. À la fin des années 1850, il séjourne fréquemment en Italie, poursuivant son étude des grands maîtres passés. Au début des années 1860, il rencontre Édouard Manet et se tourne alors vers des sujets inspirés de la vie contemporaine. Au cours des décennies suivantes, Degas sera l’un des membres les plus importants du mouvement impressionniste, même si sa grande indépendance et son rapport au classicisme le placent légèrement en décalage par rapport au reste du groupe. La dernière partie de sa carrière est ternie par de graves problèmes de vue, en dépit desquels il continue à peindre et à sculpter.

Degas, dont l’œuvre gravé comprend 66 planches, sans compter plus de 200 monotypes, est à l’évidence l’un des grands peintres-graveurs de son époque. Ses travaux à l’eau-forte remontent à 1856, ce qui en fait un précurseur du « renouveau » de cette technique, consacré six ans plus tard par la création de la Société des Aquafortistes. Après quelques essais de paysages, Degas réalise une série de portraits gravés dans le genre de Rembrandt, dont un bel Autoportrait (1857), probablement réalisé à Rome, et, après son retour en France, trois remarquables portraits d’Édouard Manet. Après un long silence dans cette pratique, Degas y revient à partir de la seconde moitié des années 1870, inaugurant une période de créativité particulièrement intense, durant laquelle il compose certaines de ses plus belles estampes. Ce nouvel enthousiasme pour le procédé se traduit aussi par une soif d’expérimentation technique et une approche très inventive : Degas cherche inlassablement de nouvelles combinaisons dans le rendu des textures, commence à utiliser avec passion la lithographie et la technique peu courante du monotype (procédé d’impression sans gravure), dont il réalise certains des plus beaux exemples. Cette recherche constante se traduit aussi par la multiplicité des états : la Sortie du bain (1879-1880), par exemple, n’en compte pas moins de vingt-deux. Après l’échec d’un projet de revue « Le jour et la nuit », s’étant une nouvelle fois détourné de la pratique, Degas y reviendra toutefois encore au début des années 1890, avec une admirable série de nus féminins à leur toilette, traités en lithographie au gré de multiples expérimentations sur la pierre.

  • FWC&ASP-2020-0234

    Mary Cassatt au Louvre, Musée des Antiques

    vers 1876
    Aquatinte, pointe sèche et eau-forte sur papier vergé Arches
    267 x 234 mm
    Delteil 30; Reed-Shapiro 51
    FWC&ASP-2020-0234

    © photo : Julien Gremaud
  • FWC&ASP-P-0062

    Le Bidet, ou La Toilette

    vers 1878 – 1881
    Monotype à l’encre noire sur papier de Chine volant
    215 x 215 mm
    Adhémar-Cachin 150; Janis 193
    FWC&ASP-P-0062

    © photo : Julien Gremaud
  • FWC&ASP-P-0709

    La Sortie du bain

    1895 – 1898
    Eau-forte, pointe sèche et aquatinte sur papier de Chine volant
    128 x 129 mm
    Adhémar-Cachin 49; Reed-Shapiro 42 XXI/XXII
    FWC&ASP-P-0709

    © photo : Olivier Christinat
  • FWC&ASP-P-0710

    Buste de femme

    vers 1880
    Vernis mou, aquatinte (essai à l’essence) et pointe sèche sur papier vergé
    116 x 114 mm
    Delteil 42; Adhémar-Cachin 17 IV/IV; Reed-Shapiro 19 IV/IV (cuivre barré)
    FWC&ASP-P-0710

Artistes

B

  • 1721 – 1780

    Bernardo Bellotto

  • 1882 – 1951

    Henry Bischoff

  • 1867 – 1947

    Pierre Bonnard

  • 1822 – 1885

    Rodolphe Bresdin

C

  • 1697 – 1768

    Canaletto

  • 1907 – 1990

    Albert Chavaz

  • 1796 – 1875

    Camille Corot

D

  • 1943 – 2018

    Marianne Décosterd

  • 1834 – 1917

    Edgar Degas

  • 1471 – 1528

    Albrecht Dürer

F

  • 1836 – 1904

    Henri Fantin-Latour

  • 1909 – 1994

    Albert Flocon

G

  • 1716 – 1785

    Jacques-Fabien Gautier-Dagoty

  • 1746 – 1828

    Francisco Goya

L

  • 1930 – 2023

    Jean Lecoultre

  • 1600 – 1682

    Claude Gellée (Le Lorrain)

  • 1939 – ...

    Ilse Lierhammer

M

  • 1832 – 1883

    Édouard Manet

  • 1598 – 1688

    Claude Mellan

  • 1890 – 1964

    Giorgio Morandi

N

  • 1623 – 1678

    Robert Nanteuil

P

  • 1919 – 2012

    Gérard de Palézieux

  • 1881 – 1973

    Pablo Picasso

  • 1720 – 1778

    Piranèse (Giovanni Battista Piranesi)

  • 1830 – 1903

    Camille Pissarro

Q

  • 1942 – ...

    Edmond Quinche

R

  • 1840 – 1916

    Odilon Redon

  • 1606 – 1669

    Rembrandt van Rijn

S

  • 1930 – ...

    Pietro Sarto

T

  • 1905 – 1985

    Pierre Tal Coat

V

  • 1875 – 1963

    Jacques Villon

  • 1868 – 1940

    Édouard Vuillard

Y

  • 1905 – 1984

    Albert-Edgard Yersin