Au cours des ans, la qualité du travail accompli par la Fondation, tant sur le plan de la conservation des œuvres que sur leur présentation au public par le biais d’expositions et des publications les accompagnant a séduit de nombreux artistes, familles d’artistes, collectionneurs et tous amoureux de l’estampe. C’est ainsi que plusieurs dons et legs sont venus rejoindre le corpus d’origine, permettant de compléter certaines lacunes ou d’enrichir l’histoire du medium par de nouveaux aspects.
En 1979, les enfants du graveur et peintre Henry Bischoff (1878-1951), Luc Bischoff et Marie-Claude Lavanchy, ont décidé d’offrir à la toute jeune fondation vaudoise l’œuvre gravé complet de leur père. Cet ensemble remarquable, riche de toutes les épreuves éditées, mais complété d’essais de toutes sortes – dessins préparatoires, épreuves d’état, tentatives de mise en couleurs –, a fait l’objet d’une exposition rétrospective dans les espaces du Musée de l’Elysée au printemps 1982. Cette présentation sera reprise quelques mois plus tard pour y être montrée à la Fondation Reinhardt de Winterthour.
Henry Bischoff (1882-1951), Le bon Tinton l, 1916, gravure sur bois sur papier japon, FWC&ASP-Bis-0034-I
Dans la continuité du don de la collection de Dürer et Rembrandt de leurs parents, Madeleine et Olivier Cuendet ont encore ajouté quelques années plus tard, alors que les trésors de Fondation étaient encore déposés au Musée de l’Elysée, la généreuse donation de quelques septante « tableaux en découpures » de Jean Huber. L’art de cet artiste genevois, encore trop peu connu, allie à la suprême habileté manuelle la capacité sensible de créer par la grâce du seul contour un espace d'illusion où vivent successivement scènes de genres et tableaux antiques, sentiments intimes et actes héroïques. De manière tout à fait inattendue l'art de découper de Jean Huber annonce les préoccupations qui furent au milieu du siècle dernier celles d'un Matisse, lequel, avec ses papiers découpés, cherchait à exprimer par les moyens les plus simples – ceux de l'enfance et du jeu – l'essence même du visible. A cet ensemble s’ajoute encore quelques eaux-fortes, dessins et livres de cet artiste grand observateur de la nature.
Jean Huber, dit Huber-Voltaire (1721-1786), Le grand chêne au bord de l’eau, non daté, tableau en découpure sur papier vergé, FWC&ASP-Huber-032
André Desponds fut, après de brillantes études classiques à Lausanne, un éminent philologue passionné par la musique et les langues, notamment par les patois de son pays. C’est à l’occasion des expositions sur l’art de la gravure, organisées en 1974 et 1976 par l’Atelier de Saint-Prex au Château de La Sarraz, que cet amateur d’estampes rencontre Pietro Sarto. Le collectionneur se rendra par la suite volontiers dans l’atelier du graveur, à Saint-Prex, où ses questions toujours pertinentes, sa connaissance du livre et sa curiosité insatiable seront la source de nombreuses découvertes et de constantes réévaluations. Homme discret, voire secret, il légua à sa mort un ensemble d’estampes qui en surprit plus d’un. De Jacques Callot à Jacques Villon, les œuvres réunies par ce fureteur attentif et exigeant illustrent une constante et une cohérence remarquables au gré de choix faits en dépit d’un notoire manque de ressources. À côté d’une précieuse réunion d’estampes japonaises, les noms de Claude Lorrain, Robert Nanteuil, Gérard Edelinck, Delacroix, Daumier, Seymour Haden, Toulouse-Lautrec traduisent l’attrait d’André Desponds pour la rigueur la concision, l’expression simple des sentiments, vertus qu’il aimait voir pratiquer dans l’usage de la langue française.
Jacques Villon (Gaston Duchamp) (1875-1963), Les trois ordres, Beaugency, 1939, eau-forte et pointe sèche sur papier vélin, FWC&ASP-Desponds-0041
Utamaro Kitagawa (1753-1806), Heure du bœuf à Fukagawa, 1793 – 1804, gravure sur bois en couleurs sur papier japon, FWC&ASP-Desponds-0049
Frédéric Studer, d’origine suisse allemande, est né en 1926 à Muralto. De 1944 à 1948, il suit un apprentissage de dessinateur-lithographe. En 1953, à Paris, il s’essaie au dessin d’humour et prend le pseudonyme d’« Urs ». Il connaît alors un succès rapide qui lui vaut une publication dans Paris-Match. Contraint de rentrer en Suisse du fait de la maladie de sa femme, il est engagé au journal « 24 heures » pour l’édition du dimanche, et collabore en parallèle à d’autres publications de la place. Son style se caractérise par un trait minimal, incisif, et un humour tantôt grinçant et noir, tantôt espiègle. En 1970, il reçoit le Prix international de l’humour à Montréal, en 1974 le Premier prix Hippocampe d’or à Vasto (Italie) enfin, en 1979, le 1er Prix Knokke-Heist. Il publie aussi plusieurs recueils de dessins d’humour notamment La fleur et le gibet (1959), 100 dessins d’Urs (1964) et Citations illustrées par Urs (2002). Conjointement à son activité pour la presse, Urs poursuit une œuvre plus personnelle : il grave, dessine et peint. En 1965, il intègre le groupe « L’Épreuve », association de graveurs qui formera, dès 1971, l’Atelier de Saint-Prex dont il restera toujours très proche. Il a exposé son travail dans plusieurs galeries, le plus souvent à la galerie l’Entracte à Lausanne, Edouard Roch à Ballens et la galerie du Château à Avenches. Tout au long de ces années, il constituera également une collection d’art, dont un important ensemble de peintures de son ami, Jean Lecoultre.
Passionné de photo, il ne se déplace jamais sans son appareil et capte la vie lausannoise et celle des galeries d’art qu’il fréquente assidûment. Ainsi, constitue-t-il un ensemble de plus de vingt mille photos qui seront déposées, selon les vœux de son filleul, au Musée historique de Lausanne, après son décès survenu en 2005. Courant 2006, ses peintures et pastels de grand format seront confiés à La Fondation Ateliers d’artistes et une grande partie de sa collection d’art personnelle cédée au Musée de Pully.
La même année, Catherine McCready complète le fonds de la Fondation William Cuendet: quarante œuvres sur papier viennent alors s’ajouter aux 148 pièces déjà inventoriées en 1996.
Frédéric Studer, dit Urs (1926-2005), La Nique, non daté, autographie sur papier de Chine appliqué sur papier vélin Duchêne, FWC&ASP-1996-0400
En 1977, le photographe américain Jon Goodman, au bénéfice d’une bourse, cherchait en Europe un atelier capable de l’épauler dans son travail d’impression de photographies d’Edward Steichen. Après plusieurs tentatives en Allemagne, il se mit en contact avec l’Atelier de Saint-Prex, lequel s’était attelé depuis quelques années à des recherches comparables. La mise en commun de leurs compétences respectives aboutit à la préparation des cuivres et au tirage de plusieurs planches de Steichen, de Paul Strand et de divers représentants de l’Âge d’or de la photographie anglaise. Plusieurs albums furent ainsi confiés aux soins de l’éditeur « Aperture », de New York. En reconnaissance de ces années passées à Saint-Prex, Jon Goodman a ajouté au premier dépôt de ses planches tirées dans l’atelier un grand nombre d’héliogravures de ses propres compositions.
Jon Goodman (*1953), d’après le négatif original de Peter Henry Emmerson (1856-1936), The Old Order and the New, 1886, 1985, héliogravure sur papier vélin Lana, FWC&ASP-2001-0016
Jon Goodman (*1953), Amaryllis Past its Prime, 2000, héliogravure sur papier vélin Somerset, FWC&ASP-Goodman-2001-0244
Née à Lausanne en 1931, Jacqueline Oyex a souffert très tôt d’un fort complexe de culpabilité, son frère jumeau étant mort à la naissance. Elle restera toute sa vie un être quasi mutique, nourrissant un amour passionné et platonique pour son professeur Casimir Reymond (1893-1969), et cela jusqu’à son décès survenu en 2008. À côté de sa peinture, Jacqueline Oyex a développé une œuvre importante en gravure à l’eau-forte (près de 600 cuivres) dont plus de 400 ont été tirées après sa mort par les soins de l’Atelier de Saint-Prex, où elle avait travaillé dès les années 1960. À cet ensemble, commandé dès la mort de l’artiste par la Fondation Jacqueline Oyex, est encore venu d’ajouter un don fait de deux peintures et quarante dessins par l’écrivain et éditeur Jil Silberstein. Il est actuellement question de compléter le fonds auprès de la Fondation Jacqueline Oyex afin d’avoir tout l’œuvre gravé à la Fondation Cuendet.
Jacqueline Oyex (1931- 2006), Sans titre, vers 1959, eau-forte et aquatinte sur papier vélin Arches, FWC&ASP-2014-0071
Jacques Treyvaud fut le premier président de la Fondation Cuendet. Directeur de la Banque cantonale vaudoise, mais surtout passionné d’art, il usa de son influence pour favoriser la naissance du premier Cabinet cantonal des estampes, installé dès 1979 au Musée de l’Élysée à Lausanne. C’est à la faveur des expositions organisées par l’Atelier de Saint-Prex au Château de La Sarraz qu’il s’initia au monde de l’estampe et devint un collectionneur impénitent, d’abord des artistes travaillant là, puis, par l’intermédiaire de Pietro Sarto, du portrait du XVIIe français, essentiellement de Claude Mellan. Dès le début des années 1980, il se mettra à la recherche des compositions de l’artiste au burin si dépouillé, fréquentant assidûment musées et marchands afin de mieux comprendre l’art de ce graveur encore méconnu. Avec sa femme Isabelle, il décidera en 2014 de faire don à la Fondation de l’ensemble de sa collection d’œuvres sur papier, riche de plus de 600 estampes (250 Mellan, 141 Nanteuil, Callot, Dorigny, Ghisi, Fantin-Latour, Carrière, Redon, Lecoultre ; des tableaux d’artistes contemporains (Sarto, Lecoultre, Tal Coat, une cinquantaine de livres et portfolios d’artistes contemporains.
Dès l’adolescence, je fus pris d’une véritable passion pour l’art contemporain, que ce soit la peinture, la sculpture, la gravure ou le dessin. De plus, j’eus la chance de découvrir la collection de peinture contemporaine du Dr Hans Bechtler. Cet immense collectionneur m’a appris deux choses essentielles qui sont restées gravées dans ma mémoire : d’abord, savoir apprivoiser une œuvre que l’on ne comprend pas ou mal, en l’ayant sans cesse sous les yeux ; ensuite, voir le plus d’œuvres possible dans les ateliers. Il n’achetait lui-même que dans les ateliers et, à côté de son métier d’industriel, il consacrait un jour par semaine à ces visites dans toute l’Europe.
Mon épouse et moi avons beaucoup fréquenté l’atelier de gravure de Pietro Sarto à Saint-Prex, en y rencontrant notamment Albert-Edgar Yersin, Edmond Quinche, Albert Chavaz, Albert Flocon, Michel Duplain, Marianne Décosterd et Pierrot Schopfer, Pietro Sarto, bien sûr, et enfin Pierre Tal Coat. Dans ma vie professionnelle, depuis 1970, j’ai commencé à créer puis à enrichir une collection de peinture pour la banque où je travaillais ; cette activité a duré plus de trente ans.
En résumé, je baignais dans l’art contemporain. Pour Mellan, ce n’est que plus tard que le choc s’est produit : c’était en 1974, dans le cadre de l’exposition Gravure au château de La Sarraz. L’ensemble des pièces réunies là était fascinant, mais l’œuvre qui m’a bouleversé, c’est la Sainte Face de Claude Mellan. C’est le modernisme de cette gravure datant de 1649 qui m’a le plus marqué. Aboutir à une telle simplification est littéralement stupéfiant. Après cette découverte, ne connaissant pratiquement rien au burin français du XVIIe siècle, je me rendis chez les marchands à la quête de nouvelles pièces et j’ai cherché à mieux savoir qui était Claude Mellan. Il n’existait à l’époque pas de monographie consacrée à cet artiste. Sa bibliographie était très succincte et pas toujours positive. C’est seulement en 1988, à l’occasion de l’exposition Claude Mellan à la Bibliothèque nationale de France, qu’un catalogue de qualité sera établi par Maxime Préaud sous le titre « L’Œil d’or». Enfin, la même année, et sous la direction du même chercheur, L’Inventaire du fonds français remit Claude Mellan à sa juste place. À partir de là, de nombreux compléments furent apportés à la connaissance de l’œuvre. Au fil de ces lectures, j’ai fini par comprendre la complexité de ce langage, l’évolution de la taille croisée classique vers la taille unique, les traits parallèles aboutissant à ce que Florian Rodari a appelé « la gravure blanche » avec beaucoup d’à-propos.
Cette recherche se poursuivait lors de chaque voyage : nous cherchions partout, même chez des encadreurs qui retrouvaient des gravures anciennes dans des sous-verre où elles servaient à faire de l’épaisseur… ! Ces recherches systématiques permirent de tomber sur des ensembles inattendus : dix, quinze, voire vingt estampes d’un seul coup. On peut aujourd’hui encore trouver ici ou là quelques très belles épreuves de Mellan, mais cela devient de plus en plus rare. Car même si le portrait gravé, en tant que genre, n’est pas à la mode et que les prix du marché demeurent fort raisonnables, les œuvres ne sortent guère des collections familiales et disparaissent parfois lors des successions. Mes coups de cœur dans la production de cet artiste ? d’une part, le portrait de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, de l’autre La Transfixion de sainte Thérèse d’après la fameuse sculpture du Bernin à Rome… et cela sans parler de la Sainte Face.
Claude Mellan (1598-1688), Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, 1637, burin sur papier vergé, FWC&ASP-T-2015-0129
Claude Mellan (1598-1688), La Transfixion de sainte Thérèse, non daté, burin sur papier vergé, FWC&ASP-T-2015-0197
Jean Lecoultre (1930-2023), Sans titre, de la série Territoires greffés, 1976, crayons de couleur et crayon au graphite sur papier vélin, FWC&ASP-T-2015-0517
Albert-Edgar Yersin (1905-1984), Work in Progress XXIII, ou Tropisme, pour les Treyvaud, 1975, burin, pointe et échoppe rehaussé au crayon au graphite et à l’aquarelle sur papier vélin, FWC&ASP-TM-2017-0236
Un prestigieux ensemble des planches de Nanteuil a pu être acquis en 2010 grâce à la générosité conjointe de Gérard de Palézieux et de la famille Koechlin. Ce fonds provient d’une remarquable collection qui a été initiée au milieu du XIXe siècle par le docteur Henri Rossier, établi à Vevey dès 1859 et qui, parmi de nombreux travaux intellectuels, créa le dispensaire pour enfants malades de la rue du Torrent de la ville. C’est dès ce moment-là que le Dr Rossier commença à acquérir de manière assidue des portraits de l’école française du XVIIe siècle. A côté de ceux-ci, il se procura encore dans les grandes ventes de l’époque des bois de Dürer, des eaux-fortes de Jacques Callot, l’Iconographie de Van Dyck et des lithographies modernes, de Géricault, notamment. Il identifia par ailleurs dans l’obscure boutique d’un antiquaire de la place un panneau de Brueghel le Vieux, Le Pays de Cocagne, qui, réhabilité par ses soins, figure aujourd’hui à l’Alte Pinacothek de Munich. Sa passion pour Nanteuil se transmit par la suite à sa fille Elisabeth Rossier et à son gendre René Koechlin, puis, dès 1961, à son petit-fils Raymond Koechlin qui s’efforça de compléter l’ensemble de l’œuvre du graveur.
Robert Nanteuil (1623-1678), Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne, 1665, burin sur papier vergé, FWC&ASP-P, HR&RK-2011-0692
Ce fonds réunit un ensemble important d’œuvres de trois amateurs d’art: Christian Berton, Rose-Marie Huguet et feu Claudine Huguet. D’origine française, Christian Berton a longtemps enseigné la philosophie à Fribourg puis à Lausanne, Rose-Marie, sa compagne, était assistante sociale et Claudine, la sœur de cette dernière, enseignante spécialisée. Tous les trois ont vécu à Lausanne et ont acquis, ensemble, les œuvres qui leur plaisaient. Comme tous trois n’ont jamais eu de stratégie autre dans leur choix d’achat que l’enthousiasme, ils ne tiennent pas à ce que leur fonds soit considéré comme une collection à part entière mais bien davantage comme le résultat de rencontres avec des artistes et leurs œuvres. Dans leur quête incessante du beau, ils ont fréquenté la Galerie Engelberts à Genève ainsi que les galeries Alice Pauli et l’Entracte à Lausanne. Par ailleurs proches de l’Atelier de Saint-Prex, ils y ont noué de solides amitiés et tout particulièrement avec deux artistes : Pierre Tal Coat et Edmond Quinche. Ainsi n’est-il pas surprenant de trouver, dans ce fonds un grand nombre des compositions de ces derniers : 68 pour le premier, et 285 pour le second. Y sont représentées la majorité des techniques que ces deux amis ont explorées : peinture, lavis, dessin, lithographie, gravure. A côté de ces deux grands ensembles, on trouve des œuvres d’artistes tels que : Miklos Bokor, Marianne Décosterd, Michel Duplain, Jean Fautrier, Francisco de Goya, Ilse Lierhammer, Juan Martinez, Marcel Mathys, Pietro Sarto, Pierre Schopfer, Bram Van Velde, Albert-Edgar Yersin et Léon Zack Selon une convention de donation signée le 14 juillet 2022, ces œuvres ont rejoint de manière définitive la collection de la Fondation William Cuendet & Atelier de Saint-Prex, sise au Musée Jenisch Vevey.
Manuel Müller, sculpteur et graveur sur bois, né en 1955, s’est installé à Lausanne en 1983, après avoir suivi des études à Carrare et à Paris. Proche de l’Atelier de Saint-Prex et du Musée Jenisch Vevey, il a fait plusieurs dons successifs à la Fondation William Cuendet & Atelier Saint-Prex : tout d’abord l’œuvre gravé de son père, le sculpteur Robert Müller (1920-2003), vaste ensemble constitué de 408 numéros dont 273 gravures sur bois, 129 zincographies et 2 dessins. Quelques années plus tard, en 2008 et 2020, Maneul Müller complète ce don par un choix de sa propre production, soit 91 compositions de sa main, majoritairement des gravures sur bois.
Robert Müller (1920-2003), Giagia, [1982], gravure sur bois sur papier vergé ancien brun, FWC&ASP-2008-0344
Manuel Müller (*1955), Automne, 2019, gravure sur bois sur papier vergé ancien, FWC&ASP-2020-0128
Ilse Lierhammer a longtemps travaillé à Lausanne, avant de s’installer à Bâle. Elle a récemment souhaité compléter le « dépôt légal » de ses très nombreuses gravures imprimées sur les presses de l’Atelier de Saint-Prex, en offrant à La Fondation les dernières productions de son art : ainsi ses dernières estampes, un ensemble de peintures, aquarelles, dessins et environ 200 matrices en cuivre, ont rejoint les collections. De même Ilse Lierhammer a tenu à compléter ce don de sa collection d’estampes et de plusieurs dessins de ses amis artistes, parmi lesquels Albert Flocon, Albert Chavaz, Zoran Music, Edmond Quinche, Pietro Sarto, Pierre Tal Coat, Albert-Edgar Yersin etc.
Pierre Schopfer, né en 1943, a fait ses études à Lausanne où il a été très vite initié à la gravure, et notamment à la gravure sur acier, par son maître Albert Yersin, enseignement qui lui permettra de gagner sa vie, dès 1969, en incisant des billets de banque et des timbres-poste pour la Suisse et l’étranger. Mais à côté de cette spécialité fiduciaire, il développe une intense activité de peintre-graveur et se lie au groupe L’Épreuve et travaille à l’Atelier de Saint-Prex, partageant sa passion de créer avec sa femme, Marianne Décosterd (1943-2018). Depuis 2004, le couple a réalisé plusieurs dons en faveur de la Fondation William Cuendet & Atelier de Saint-Prex. En 2004, Marianne fait un premier dépôt de 292 de ses estampes qui sera complété en 2020 de 144 planches offertes par son mari. L’œuvre de Pierre Schopfer se monte à 772 numéros, constitués d’estampes, de livres, dessins, albums contenant ses gravures fiduciaires, l’ensemble résultant de dons et d’acquisitions de la Fondation William Cuendet & Atelier de Saint-Prex.
Marianne Décosterd (1943-2018), Autoportrait, ou Dans le miroir, 1990, Pointe sèche et aquatinte sur papier vélin, 159 x 224 mm, FWC&ASP-MD-2004-0185